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Dauphiné Libéré, par Célia Loubet | 23/12/2021

Retranscription de l’article :

Annelise Guérend Levin vous prête sa plume

La Berjallienne Annelise Guérend Levin exerce un métier rare, celui d’écrivain biographe. Son rôle ? Mettre en mot la vie de ses contemporains qui la sollicitent. Depuis 2019, elle a déjà publié une quinzaine d’ouvrages. Récit…

Elle ne cherche pas à faire des prouesses littéraires mais plutôt à se « mettre au service de la personne et faire en sorte que ce soit agréable à lire », dit-elle, humblement. Depuis son bureau installé dans sa maison familiale de Champaret, Annelise Guérend Levin se raconte à son tour. « D’habitude, c’est moi qui écoute les autres ! », s’amuse-t-elle.

C’est ici dans cette petite pièce, avec une vue imprenable « sur les arbres et les oiseaux » et des étagères pleines de livres et de dictionnaires qu’elle écrit ses ouvrages. Celle qui se définit comme écrivain biographe en a déjà une quinzaine à son actif. Des biographies, des récits de naissance avec album photo, des témoignages et bientôt un livre anniversaire relatant les 20 ans d’une entreprise lyonnaise qu’elle facture au fil des entretiens.

Une histoire de confiance

Après une vie professionnelle riche et variée dans le marketing pour les jeux électroniques, l’industrie de pesage et étiquetage et le bâtiment, la Franco-Allemande, « bientôt cinquantenaire », a souhaité se réorienter vers un métier « plus humain ». Elle crée alors son autoentreprise Au fil des lignes.

« J’écris une sorte de journal intime depuis l’adolescence. Je pense être quelqu’un de sensible. J’avais envie d’utiliser cette qualité dans mon nouveau métier. Cinq ans plus tard et plusieurs formations universitaires et associatives en poche, la Berjallienne assure avoir trouvé sa place.

« J’aime les rencontres et créer un lien avec la personne qui m’accorde sa confiance. » Des personnes de son entourage puis de son réseau de connaissances ont fait appel à ses services. Un haut fonctionnaire ayant travaillé pour le ministère de l’Équipement qui se raconte sur 350 pages, une dame issue d’un milieu plus populaire dont le papa a été déporté à Auschwitz, un monsieur malvoyant souhaitant témoigner de sa belle réussite professionnelle, malgré son handicap… Des petites histoires qui frôlent la Grande Histoire, publiée à compte d’auteurs ou parfois en maison d’édition.

Laisser une trace
Sa clientèle est composée principalement de personnes âgées qui veulent « laisser une trace de leur passage ou montrer à leurs familles avec qui elles se sentent en décalage, comment on vivait à leur époque ». Annelise Guérend Levin écrit à la première personne et prend ainsi la place du narrateur. « Chaque texte est validé par la personne ».

Des différents entretiens enregistrés sur son petit dictaphone « pour plus de fluidité dans les échanges », ont découlé de belles relations. « Je me fais un point d’honneur à remettre en main propre le manuscrit, sorti de chez l’imprimeur », dit-elle. Et pour clôturer les entretiens de belle manière, elle sabre le champagne et « partage un verre ou un repas avec le narrateur ». Ses grands yeux bleus s’illuminent. Cette passeuse d’histoires s’inspire de la réalité avec une joie non dissimulée.

Dauphiné Libéré, par Quentin Villain | 06/06/2019

Retranscription de l’article :

En reconversion professionnelle, Annelise Guérend Levin a souhaité faire de sa passion son métier

Racontez votre histoire, Annelise l’écrit pour vous

« Mettre des mots sur des souvenirs. » Annelise Guérend Levin a fait de ce credo son métier : biographe. Longtemps, elle a adoré lire et écrire pour son plaisir personnel. À l’approche de ses quarante ans, elle a souhaité se reconvertir pour trouver un métier plus en phase avec ses aspirations.

Après avoir fait une école de commerce, Annelise travaille pendant des années en entreprise. Ce qu’elle préfère, ce n’est pas diriger une équipe, mais bien la relation humaine avec ses clients. En juin 2018, elle décide de changer de vie et s’inscrit à une formation de biographe en octobre à Lyon. Son déclic est simple : « l’écriture », mais pas n’importe quelle façon d’écrire. « J’aime écrire des histoires, celles de gens, pas des inventions de ma part. Avec ce métier de biographe je suis là pour écouter les personnes et transcrire le plus fidèlement possible leurs récits. Je les accompagne et j’effectue un passage de témoin entre ce qu’ils veulent raconter et à qui ils adressent ce moment de leur vie », résume Annelise.

Des ouvrages allant de 40 à plus de 150 pages
La biographe, habitante de Bourgoin-Jallieu depuis 1996, écrit de chez elle et fait toute la mise en page. Elle s’est lancée dans sa nouvelle profession au mois de février, en créant sa micro-entreprise : Au fil des lignes. Et la biographie s’adresse à tout le monde. « Une personne me présente son projet et ensuite en fonction de la longueur, on se voit plusieurs heures pour qu’elle me parle de son récit. Cela peut être un petit ou grand événement. Le but est de transmettre à sa famille ou à ses amis, quelque chose que l’on n’a pas pris le temps de raconter. Une maman m’a raconté sa grossesse et son accouchement en une heure. J’ai pu en faire un joli livre d’une quarantaine de pages avec des photos », détaille Annelise. Elle a déjà écrit trois ouvrages, dont le plus long fait 152 pages de texte. « Un ancien résistant a voulu témoigner et transmettre à sa famille ce qu’il a vécu lors de la guerre. Une histoire longue et parfois difficile, tant à raconter pour lui qu’à retranscrire, mais cela correspond parfaitement à l’idée que je me fais de ce métier. Il a pu se libérer d’un poids. Il m’a fallu ensuite plusieurs mois pour mettre des mots sur ses souvenirs. »

À terme, l’objectif est de rédiger dix livres d’au moins 150 pages, par an, pour en vivre. »

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